L'année Nostick, septembre 2024 : Ubisoft en eaux troubles

L’annus horribilis d’Ubisoft

L'année Nostick, septembre 2024 : Ubisoft en eaux troubles

En cette fin 2024, Nostick vous rafraîchit la mémoire et revient sur les grands évènements qui ont fait l'année JV.

Vous vous souvenez de l'époque où le logo d’Ubisoft collait un sourire aux lèvres, évoquant RaymanPrince of Persia ou ‌Assassin's Creed ? Cette époque est malheureusement révolue, et l’éditeur se trouve embourbé dans une crise majeure depuis des mois. Les choses ont accéléré en septembre, lorsqu'Ubi a acté le report d’Assassin’s Creed Shadows à février prochain. Essayons de détricoter tout ça.

Les problèmes d'Ubi ne datent pas d’hier, et la machine a fortement ralenti depuis quelques années. ‌Far Cry 6 a été la grosse sortie de l’année 2021, tandis que 2022 n’aura été marquée que par ‌Mario + The Lapins Crétins: Sparks of Hope (c’est niche). En 2023, Assassin's Creed Mirage n’a pas réussi à susciter l’engouement des foules alors qu’Avatar: Frontiers of Pandora est sorti dans l’indifférence générale.

Les choses ne se sont pas arrangées en 2024, le début d’année ayant été marqué par le four de Skull and Bones. Ce jeu « quadruple A » développé pendant au moins 7 ans et ayant coûté plus de 200 millions de dollars s’est fait défoncer par les testeurs et affiche à l’heure actuelle des critiques « moyennes » sur Steam. Est ensuite sorti XDefiant au mois de mai, un shooter multi qui a bien démarré… avant de rapidement s’essouffler, si bien que les serveurs fermeront l’année prochaine. Ubisoft comptait bien redresser la barre avec Star Wars Outlaws en fin d’année, mais caramba, encore raté : l’éditeur a confirmé que le jeu s’était moins bien vendu que prévu.

Si Ubi ne faisait qu’enchaîner les bides, on pourrait presque avoir pitié. Mais il faut ajouter à tout cela tout un tas de décisions lunaires qui ont de quoi énerver (au point qu’on a sérieusement envisagé une rubrique hebdo pour se moquer dans l’infolettre). Citons par exemple le démantèlement de l'équipe de Montpellier qui a planché sur Prince of Persia: The Lost Crown, son seul bon jeu de l'année. On pense aussi à la bien mauvaise idée de ramener Michel (C)Ancel pour un nouveau jeu Rayman, le créatif ayant été bruyamment écarté suite à des accusations de management toxique. La boîte a également fait disparaître The Crew (même chez les joueurs l’ayant acheté) ou récemment lancé deux jeux blindés de NFT. L’année s’est terminée en fanfare avec une grosse grève des employés en septembre, suivie par une autre le 12 décembre.

Ubisoft ayant cramé toutes ses cartouches et s’étant fait bon gré mal gré une bien mauvaise réputation, on comprend mieux qu’elle prenne le temps de peaufiner Assassin’s Creed Shadows. Car à part cela, il n’y a plus grand-chose d’intéressant en cuisine : il y a bien un nouvel Anno, le remake d’un vieux Prince of Persia ou quelques jeux The Division, mais rien de suffisamment musclé pour éviter le naufrage. L’arlésienne ‌Beyond Good and Evil 2 bouge un peu ces derniers temps, mais rien ne dit que ce sera un carton assuré. Face à tout cela, Ubisoft pourrait sortir de la Bourse afin de se remettre d’aplomb. Reste à voir si l’éditeur lancera alors le développement d’un trouzmillième Assassin’s Creed ou s’il tirera leçon du succès de The Lost Crown, en laissant sa chance à des jeux plus petits, mais plus innovants.