Jeux à 90 € : l'ancien boss de PlayStation défend Nintendo
Il va falloir s'habituer aux jeux chers

C'est peu dire que les prix des jeux Nintendo pour la Switch 2 ont marqué l'imaginaire : 80 € la cartouche de Donkey Kong Bananza, 90 € (!) pour Mario Kart World… Ajoutez à cela la pingrerie (Welcome Tour à 10 $, vraiment ?) et la voracité habituelle de Nintendo (les DLC de Breath of the Wild pas inclus dans la version Switch 2 Edition), et vous obtenez un cocktail radioactif pour le constructeur japonais — le fameux cri du cœur « Drop the Price ».
Nintendo a tenté d'expliquer que les jeux en question valaient le coup/coût et qu'il y avait dedans de quoi jouer pendant des heures et des heures. Un argument qui peut s'entendre, certains ont logé des centaines d'heures dans Mario Kart 8, mais c'est vrai que le constructeur y est allé avec de tels gros sabots que c'est toujours la sidération chez bon nombre de joueurs.
Réagissant à cette polémique, l'ancien patron de PlayStation, Shawn Layden, défend Nintendo. Il va même plus loin : « En 2025, vous savez, 59,99 $ de 1999 équivalent à peu près à cent dollars aujourd’hui », explique-t-il au podcast PlayerDriven. « Donc, si l’on compare votre pouvoir d’achat à votre coût de la vie, [ce prix] est bien plus faible maintenant qu’à l’époque ».

Mais alors, qu'est-ce qui a empêché les éditeurs d'augmenter leurs tarifs ? « Les entreprises ont toujours hésité à augmenter ce prix, alors qu’elles auraient sans doute dû le faire — j’étais dans l’industrie à ce moment-là — probablement à chaque génération ». Avec le recul, la solution que l'industrie aurait dû mettre en place est la suivante, selon lui : « intégrer une hausse de 5 $ sur le prix des jeux, et en faire une norme, du genre “à chaque génération, on ajoute 5 $”. On en serait déjà à 90 $ aujourd’hui ».
Ce n'est évidemment pas ce qui s'est passé. Le passage à la Xbox Series S/X et la PS5 a fait grimper les prix des jeux de 60 à 70 $. Soit au même niveau, grosso modo, que les cartouches Super NES et Mega Drive de l'époque…
Avec la Switch 2, Nintendo a décidé de prendre le taureau par les cornes et d'installer l'idée que des jeux à 80 $, voire à 90 € pour leur version physique, est acceptable. Et si le groupe y parvient, alors on peut être certain que le reste de l'industrie suivra. Prochaine étape : GTA VI. On voit mal Take-Two facturer son blockbuster moins cher que Mario Kart World…

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