Ça pousse encore pour augmenter les prix des jeux
Les jeux vidéo coûtent-ils trop cher… ou pas assez ? Le débat fait rage entre les joueurs qui s'estiment pressurés, et les éditeurs qui font face à des budgets toujours plus importants pour sortir des AAA. Michael Douse, directeur des éditions de Baldur's Gate 3, y est allé de son commentaire sur cette merde de Twitter en s'appuyant sur l'exemple de l'édition ultime de Star Wars Outlaws.
Cette édition comprend le jeu de base, mais aussi des bonus de préco, l'accès anticipé de 3 jours, le season pass, des bundles de cosmétiques et un art book numérique. Le tout pour la bagatelle de 130 €. « On gonfle le prix de base pour vendre un abonnement [le season pass] et des promesses vagues de contenu supplémentaire pour augmenter le prix des éditions ultimes, ce qui rend le prix de base plus attractif », attaque-t-il.
Cette pratique, qui n'est pas l'apanage d'Ubisoft — Larian aussi a multiplié les éditions spéciales — lui semble « dangereuse et déconnectée de la communauté ». Selon Douse, un jeu devrait être tarifé « en fonction de sa qualité, de son ampleur et de sa profondeur ». Reste à déterminer les critères qui justifieront un prix plus élevé pour le jeu de base, et c'est bien là le dilemme de l'industrie.
Les éditeurs ne parviendront pas à imposer des hausses de prix « avec des promesses de DLC ». Pour lui, « presque tous les jeux devraient coûter plus cher à la base » : le coût de production, et cela inclue l'inflation qui a explosé ces dernières années, « dépasse les tendances actuelles en matière de prix ». Alors, comment faire ? Michael Douse a une petite idée : « Tout le monde attend juste que GTA6 montre l'exemple, lol ».
Le jeu miracle de Rockstar édité par Take-Two pourrait-il franchir la barre des 70 $ pour le jeu de base ? C'est à peu près le seul éditeur qui pourrait se le permettre, et les joueurs seraient probablement ravis de payer plus cher pour une nouvelle « expérience » GTA. Une fois l'abcès crevé, ce sera sans doute plus facile pour d'autres studios de relever leurs prix.
Le budget de développement d'un jeu AAA a été multiplié par 10 en 15 ans, relevait une analyse de JPMorgan en début d'année ; quant aux prix de ces mêmes jeux, sur la même période, ils se sont contentés d'augmenter de 17 % (en passant de 60 à 70 $). Rien d'étonnant donc de voir les éditeurs tester mille et une astuces pour gonfler leurs tarifs, souvent artificiellement.
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