Le « super jeu » de Sega sera-t-il vraiment un jeu super ?

Depuis trois ans, Sega prépare dans le plus grand secret un « super jeu » bien mystérieux. Les détails sont extrêmement maigres, l'éditeur se contentant de relancer la machine aux rumeurs de temps en temps, histoire que le « super game » reste dans un coin de tête des joueurs. Mais bon sang de bois, de quoi s'agit-il à la fin ?

Ce projet annoncé en mai 2021 englobera « plusieurs titres AAA qui croisent l'ensemble des technologies de Sega », décrivait à l'époque le co-CEO du groupe Shuji Utsumi. Le « super jeu » va « au-delà du cadre traditionnel des jeux », ajoutait-il en tirant sur sa moustache malicieuse. En novembre dernier, nouvelle carte postale à l'occasion de la présentation des résultats annuels de Sega, avec une fenêtre de tir : le projet verra le jour d'ici la fin de l'exercice fiscal 2025/2026 (qui s'achève en mars 2026).

Shuji Utsumi en a aussi rajouté dans les superlatifs : le « super game » englobe un concept qui « surpasse largement les jeux normaux ». Manifestement, on ne parle pas d'un énième épisode de Sonic ni des jeux rétro qui, de Crazy Taxi à Jet Set Radio, vont avoir droit à des remakes. Le budget consacré par l'éditeur au développement de ce projet — 100 milliards de yens, environ 620 millions d'euros ! — dépasse effectivement ce cadre.

Mais alors, quoi ? Si on ne peut pas mettre de côté un jeu service (sous la forme d'un MMO ?) ou un énième clone de Smash avec les mascottes de Sega, la description parcellaire qui est faite de ce « super jeu » évoque les hubs dont les grosses sagas vidéoludiques s'entichent en ce moment, à l'image de Call of Duty HQ ou encore le futur Assassin's Creed Infinity. Ces portails ne sont pas des jeux à proprement parler, mais des lanceurs gamifiés conçus pour amplifier l'engagement des fans (et leur faire un peu plus les poches au passage).

Au vu des sommes en jeu, ce projet va peser lourd dans l'avenir de Sega qui n'a donc pas intérêt à se planter.

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